Extraits de la séance du 17 février 2010 :
M. le président. La parole est à M. Christian Jacob, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Christian Jacob. Monsieur le président, ma question s'adresse à
Jean-Louis Borloo ; j'y associe notre collègue Serge Poignant.
Monsieur le ministre d'État, lors du Grenelle I, nous nous sommes
engagés unanimement, dans cet hémicycle, en faveur du développement des
énergies renouvelables. En ce qui concerne plus particulièrement le
photovoltaïque, notre engagement a permis de mobiliser nos concitoyens
et de lancer des projets de développement sur tout le territoire.
Or un arrêté publié le 12 janvier dernier a semé le trouble en
modifiant à la fois les conditions d'achat et les tarifs de rachat. Les
parlementaires qui siègent sur tous les bancs de l'hémicycle en ont été
alertés.
Vous avez organisé hier, monsieur le ministre, une réunion de concertation avec tous les parlementaires…
M. Marcel Rogemont. Non, pas tous !
M. Christian Jacob. …et je vous en remercie. Cette réunion nous a
permis de vous transmettre diverses informations et de formuler
plusieurs propositions que je crois avisées.
À la lumière de ces propositions de bon sens, allez-vous prendre un
nouvel arrêté ? Si tel est le cas, quelle en sera la nature ?
(Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. Marcel Rogemont. Tous les députés n'ont pas été consultés !
M. Philippe Vuilque. Ça rame, Borloo !
M. le président. La parole est à M. Jean-Louis Borloo, ministre d'État,
ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la
mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le
climat.
M. Jean-Louis Borloo, ministre d'État, ministre de l'écologie, de
l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des
technologies vertes et des négociations sur le climat. Monsieur le
président Jacob, la France, vous le savez, s'est enfin mise
sérieusement au photovoltaïque. Nous avons voté les textes nécessaires,
les tarifs de rachat ont été négociés avec toutes les professions
concernées, et nous avons eu le plaisir de constater que le nombre de
demandes hebdomadaires excédait la puissance installée en France en
2007. Cette croissance très forte nous réjouit ; elle correspond aux
engagements du Gouvernement.
Nous avons rédigé un nouvel arrêté. Ce sont les deux derniers mois précédant l'arrêté qui posent un problème,…
M. Philippe Vuilque. Pas seulement !
M. Jean-Louis Borloo, ministre d'État. …non en ce qui concerne les
contrats signés, qui seront naturellement tous honorés, sans
rétroactivité, mais pour ceux qui font l'objet d'une simple demande
d'information aux autorités départementales.
La concertation que vous évoquez nous a permis de clarifier la
situation – permettez-moi d'en remercier la commission que vous
présidez, ainsi que celle du président Ollier – et d'annoncer la
publication du nouvel arrêté.
Je vous en donne la teneur : la signature de tous les contrats
antérieurs à l'arrêté sera honorée ; durant la période intermédiaire,
toutes les installations – essentiellement dans les exploitations
agricoles – de moins de 36 kilowatts seront intégralement reprises,
quelles que soient la date et la forme de la demande – quinze mille
exploitations sont concernées. Les très grosses exploitations –
produisant plus de 250 kilowatts – seront soumises aux nouveaux tarifs.
Les autres, et seulement s'il est prouvé que la stratégie et le permis
de construire ont été validés ou étaient en cours de validation durant
la période transitoire, auront droit aux anciens tarifs. D'éventuelles
hypothèses intermédiaires, notamment en ce qui concerne les
exploitations agricoles, seront étudiées au cas par cas…
M. le président. Merci, monsieur le ministre d'État.
M. Jean-Louis Borloo, ministre d'État. … avec la plus grande générosité
; ainsi en a décidé le Premier ministre. (Applaudissements sur les
bancs du groupe UMP.)
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