En bourse, les valeurs vertes ont été portées par l'optismisme entre 2005 et 207. Prix du pétrole et tropisme environnemental oblige. En 2008, patatras ! Vous allez me dire qu'aucun secteur n'a été épargné. Mais tout de même. En 2008, l'indice WilderHill Clean Energy, qui regroupe des valeurs solaires dites d'avenir, comme les américaines SunPower et First Solar, s'est effondré de plus de 70 %. Pourquoi un tel revirement ? La crainte d'une bulle spéculative, avec à la clé des valorisations trop élevées par rapport aux perspectives de croissance de l'activité, a certainement joué.
Les perspectives de croissance, parlons-en ! Avec la crise financière, les difficultés d'accès au crédit pèsent sur les industriels de l'énergie solaire dont l'activité est très capitalistique. Nombreux sont ceux qui revoient leurs investissements à la baisse, voir les suspendent comme pour le projet SilPro qui serait en souffrance. Autre crainte : la surcapacité de production. Grâce à l'argent facilement levé ces dernières années, les industriels du solaire seraient en mesure de produire quelque 11 GW en 2009, selon Dresdner Kleinwort, soit le double du marché actuel.
Côté demande, les risques d'essouflement sont réels, dus là encore au durcissement des conditions de crédit mais aussi à la baisse programmée des subventions octroyées par les gouvernements aux utilisateurs d'énergies renouvelables. Le déséquilibre offre et demande devient effectif. Les marges s'érodent. Les alertes sur les résultats 2008 ont fleuri lors de la seconde quinzaine de décembre, de l'allemand Q-Cells au chinois JA Solar Holdings, en passant par l'américain Akeena Solar. Et comme en plus le pétrole s'effondre ! Pour l'heure, l'or noir ternit un peu l'avenir rose des valeurs vertes !