On le sait. La matière première pour construire des panneaux solaires sort du ventre des ordinateurs. C'est ainsi que la société IBM a annoncé un nouveau procédé innovant de recyclage des semi-conducteurs qui va lui permettre de traiter ses déchets afin de construire des panneaux solaires à base de silicium. Quid de la technique employée ? Elle consiste à polir à l'eau un composant à l'aide d'un tampon abrasif, afin d'en effacer la « propriété intellectuelle » ou le dessin de la puce sur le composant.
Plutôt que des composants chimiques, le processus utilise donc de l'eau dans un souci écologique, explique le communiqué d'IBM. Le géant américain explique encore que trois millions de composants pourraient être traités chaque année, ce qui reviendrait à construire des panneaux solaires qui pourraient générer jusqu'à 13,5 mégawatts. Cela représenterait un faible pourcentage de la production mondiale en énergie solaire (Sharp peut fabriquer plus de 600 mégawatts de cellules solaires par an), mais la pénurie mondiale de silicium - qui a débuté en Allemagne après les nombreuses subventions pour la demande en énergie solaire en 2004 - rend tout apport du composant chimique important.
Des constructeurs comme Texas Instruments par exemple, vendent chaque année plus d'un million de composants, ce qui leur rapporte près de 8 millions de dollars à l'année.
Dans le communiqué d'IBM, Tom Jagielski explique encore que le procédé devrait être partagé avec d'autres constructeurs de semi-conducteurs, mais aucune date n'a encore été avancée. IBM, quant à lui, commencera à recycler ses déchets dans son usine de Burlington, puis les acheminera vers celle d'East Fishkill, à New York. La pénurie d'énergie solaire devrait se poursuivre au moins jusqu'à l'année prochaine. Bien que l'offre ait augmenté, la demande mondiale de panneaux solaires est également en pleine expansion.