Les experts du changement climatique n'en finissent pas de dresser des constats alarmants des impacts déjà visibles et attestés du réchauffement climatique. Dans un rapport exhaustif à l'intention des décideurs de la planète, le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) insiste sur deux messages majeurs: nul n'échappera au réchauffement déjà en cours, qui frappera prioritairement les plus pauvres; au-delà de 2 à 3 degrés de hausse par rapport à 1990, il aura des "impacts négatifs sur toutes les régions" du monde, notamment une extinction irréversible de 20 à 30 % des espèces végétales et animales.
Ce sont les populations des régions arctiques, sub-sahariennes, des méga-deltas d'Asie et des régions côtières qui sont les plus exposées.
"Les petites îles sont toutes seules", a rappelé le co-président du groupe du travail du Giec, Martin Parry. Pour les pays africains, l'adaptation à la montée du niveau des océans pourrait représenter 5 à 10% du PIB, un coût insurmontable pour les plus pauvres. Par continent, par secteur d'activité, le Giec dessine ainsi aux dirigeants un monde aux perspectives effrayantes, attestées par l'ampleur des études et des données. "Nous avons utilisé 29.000 séries de données différentes", affirme l'un des principaux auteurs sur l'Europe, Joseph Alcamo de l'Université de Kassel en Allemagne. Cet expert a mal vécu les tentatives de certains pays -Chine, Etats-Unis- pour atténuer le message scientifique. Plus d'info