8 et 9 mars, sommet européen à haut risque entre la France et l'Allemagne en ce qui concerne les énergies renouvelables. Explications. Les gouvernements de l'Union européenne sont facilement tombés d'accord ces deux dernières semaines sur quelques grands principes qui seront entérinés lors de cette réunion. Ils se sont fixé pour objectif de réduire de 20% au moins en 2020 par rapport à leur niveau de 1990 la production de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. Mais le consensus s'arrête là.
En effet, l'un des principaux points de contentieux est la détermination de la présidence allemande de l'Union européenne à fixer un objectif contraignant de 20% d'énergies renouvelables - solaire, éolien ou biomasse - à atteindre d'ici à 2020. "La chancelière Angela Merkel entend obtenir l'inclusion de ce chiffre dans les conclusions du Conseil européen de la semaine prochaine", a dit un diplomate. La France ne veut pas d'un chiffre contraignant.
"Nous ne sommes pas favorables à la fixation d'objectifs contraignants en matière d'énergie renouvelable. C'est à chaque Etat membre, en toute souplesse et subsidiarité, de se fixer un objectif", a déclaré jeudi un responsable français.
Pour la France, la véritable question est de parvenir à une réduction importante de la production des gaz à effet de serre. "L'objectif final qui compte, c'est la réduction de CO2", avait déclaré le 15 février dernier le ministre français de l'Industrie, François Loos. Pour Paris, un objectif de 20% d'énergie renouvelable peut être fixé au niveau européen, mais certains Etats pourront faire plus et d'autres moins en fonction de leur potentiel: pas question, donc, de contraindre chaque pays à l'appliquer. Ceux qui disposent de montagnes peuvent plus facilement recourir à l'hydroélectricité et les pays qui ont choisi de renoncer au nucléaire devront investir plus dans les énergies renouvelables pour réduire leurs émissions polluantes. Il reste à savoir si Angela Merkel acceptera ce compromis. A suivre donc !