Pour son dernier sommet européen, Jacques Chirac a d'abord soufflé le froid sur l'aspect contraignant du recours énergies renouvelables évoquant sans cesse la spécificité nucléaire de la France. Jeudi soir, le compromis semblait difficile à trouver. La controverse à son comble. On s'est dit alors que les informations données par le SER la veille et relayées par le site de Tecsol avaient du plomb dans l'aile. Que nenni ! La tactique de Chirac était de ne pas laisser croire au lobby nucléaire qu'il céderait comme cela sans combattre aux sirènes des renouvelables. Mais sa messe a lui été dite. Pour son dernier sommet, il ferait un pas en avant vers les renouvelables, en pompier de la terre, pour essayer d'éteindre un incendie déclaré depuis quelques années déjà.
Ainsi vendredi 9 mars, tous les chefs d'états et de gouvernements européens, sans exception, ont approuvé un vaste plan pour lutter contre le réchauffement climatique. L'Union s'est donc engagée à adopter des objectifs contraignants en matière d'énergies renouvelables et à réduire d'au moins 20% les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020. La pilule est donc passée pour les pros comme pour les anti nucléaires. Et tout cela est histoire de formulation de texte. Le compromis trouvé par la présidence allemande satisfait tout le monde. Les vingt-sept devront bien collectivement atteindre 20% d'énergie renouvelables, c'est une obligation. Mais l'effort de chacun sera modulé en fonction de sa situation économique, géographique etc. Pour la France et son nucléaire, on reste donc un peu dans la vague. Chirac a sauvé la face vis-à-vis du lobby nucléaire tout en donnant des gages aux tenants des renouvelables. En vieux loup de la politique qui pousse ses derniers cris !