30% de population en plus en 10 ans doublée d'une augmentation du niveau de vie, l'île de la Réunion a vu ses besoins en électricité multipliés par 8 en 20 ans pour atteindre aujourd'hui 2.000 GWh/an. Pour demeurer un petit paradis, la Réunion a donc fait le pari des énergies renouvelables. Ces dernières ont toujours eu une grande part dans l'approvisionnement en électricité puisque l'hydraulique assurait jusqu'en 1980 la quasi totalité de la production d'électricité. Mais pour répondre à ses nouveaux besoins, l'île a dû faire appel à des centrales fonctionnant à la bagasse (40%) mais également aux énergies fossiles. Pourtant, dans le but de limiter leur dépendance, la Réunion a mis en place une stratégie de maîtrise de l'énergie et de développement des énergies renouvelables avec, comme objectif, l'autonomie énergétique à l'horizon 2025.
Sur le terrain, la politique de développement des énergies renouvelables s'est traduite par la diffusion des chauffe-eau solaires individuels et collectifs. 75.000 CESI équipent désormais 240.000 logements soit plus d'un quart du parc et 1.000 logements collectifs bénéficient également de 1.500 m2 de panneaux solaires. Malgré une ressource relativement limitée, la Réunion possède également un parc éolien de 6 MW qui devrait à terme atteindre 60MW. Le secteur du solaire photovoltaïque est l'énergie renouvelable qui à court terme a le potentiel de développement le plus important sur l'île. La Réunion a inauguré en décembre dernier la plus grande centrale photovoltaïque de France. Avec plus de 9.000 panneaux répartis sur 10.000 m², la centrale a une puissance de 1MWc. Ils s'ajoutent aux 3MWc raccordés aux réseaux déjà installés sur l'île.
Une nouvelle installation de 1,3MWc est d'ores et déjà en cours de réalisation et la région ambitionne la mise en place de 5 à 6 MWc par an. Un appel à projet lancé en 2006 devrait aboutir d'ici début 2007 à la mise en place de près de 4,3 MWc nouveaux. Pour 2007, un nouvel appel à projet se fixe pour objectifs la réalisation de 6MWc sur de grosses installations. D'ici 2025 ce sont plus de 100 MWc qui devraient être raccordés au réseau.
Au final, la part des énergies renouvelables dans la production d'électricité s'élève fin 2006 à 40% contre 12% pour la France métropolitaine. Un choix politique loin de toutes contraintes, voilà qui méritait bien ce cinquième trophée du SER !