L'affaire est passée inaperçue en France mais a fait grand bruit en Allemagne dans le landernau de la finance germanique. La société Wacker, société familiale spécialisée notamment dans la production de silicones, de polymères et de tranches de silicium, a fait une entrée en bourse fracassante le 10 avril dernier. Les investisseurs ont ainsi plébiscité le chimiste Wacker à la Bourse de Francfort. Au total, Wacker a levé environ 1,27 milliard d'euros. Le volume atteint est d'autant plus impressionnant que l'entreprise n'a placé sur le marché, après exercice d'une option de surallocation, que 28,75% de son capital. La valorisation boursière du groupe dans son ensemble --près de 4 milliards d'euros au total-- en fait un candidat naturel au MDax, l'indice des valeurs moyennes de la Bourse de Francfort.
A quoi Wacker doit-il donc ce succès phénoménal ? L'une des explications : la spéculation. Le titre dispose ainsi d'une dimension spéculative évidente: Wacker devrait en effet profiter des récentes restructurations de sa filiale de tranches de silicium Siltronic et de la forte demande sur les polysilicones, utilisés dans l'énergie solaire, actuellement en pleine expansion. Aujourd'hui le silicone se négocie à plus de 60 euros le kilo. Le groupe allemand affirme que sa nouvelle méthode permettra, à partir de fin 2006, de produire un silicium suffisamment pur pour le solaire à un prix trois fois moins élevé qu'avec la méthode traditionnelle, dite "Siemens". L'entreprise estime qu'une fois la phase de test validée, elle pourra fournir aux fabricants de panneaux solaires des garanties de production à long terme, pour un prix de 25 euros le kilo. De quoi entretenir la spéculation !